« L’intégration de la dimension culturelle dans l’apprentissage et l’enseignement est une responsabilité qui relève de plusieurs intervenants et intervenantes. […] Les enseignantes et enseignants sont au cœur du processus. Sans leur engagement au regard de l’intégration de la dimension culturelle, l’école ne pourra donner à l’élève la possibilité d’accéder à un bagage culturel enrichi. En ce sens, les pages qui suivent proposent certaines lignes directrices quant aux interventions visant à mieux définir comment les enseignantes et enseignants peuvent devenir des passeurs culturels. C’est en basant ses actions sur des principes établis, en manifestant des attitudes propices au rôle attendu de passeur, en utilisant des stratégies d’enseignement qui favorisent les ancrages culturels et en recourant à des ressources éducatives pertinentes culturellement parlant que le personnel enseignant saura proposer des activités éducatives porteuses de sens et grâce auxquelles l’intégration de la dimension culturelle sera facilitée.
DES PRINCIPES FAVORISANT L’INTÉGRATION DE LA DIMENSION CULTURELLE À L’ÉCOLE
« La pédagogie, c’est cet effort pour adapter la culture aux besoins et aux capacités des élèves et cet effort pour amener les élèves à faire face aux exigences de la culture » (Simard, 2001). Pour rendre l’intégration de la dimension culturelle à la fois signifiante et efficace sur le plan pédagogique, le personnel enseignant doit se référer à certains principes qui orienteront sa planification, ses actions en classe ainsi que le retour sur son enseignement. L’enseignante ou l’enseignant aura avantage à considérer ceux qui suivent :
- Connaître l’histoire, les méthodes, les principes et l’évolution de la discipline enseignée.
- Maîtriser les compétences, les principes et les notions inhérents à la discipline.
- Posséder une connaissance pédagogique de la discipline enseignée.
- S’assurer de la validité de l’information rendue disponible aux élèves.
- Diversifier les ressources éducatives humaines, matérielles et techniques ou environnementales
- Se méfier de l’excès d’élitisme ou de populisme.
- Se garder d’être dogmatique ou moralisateur.
- Éviter que tous les repères culturels proviennent d’un même type de culture (immédiate ou générale).
LES ATTITUDES DE L’ENSEIGNANTE OU DE L’ENSEIGNANT
Certaines attitudes du personnel enseignant sont particulièrement propices à l’application des principes énoncés précédemment et favorisent ainsi l’intégration de la dimension culturelle. En voici quelques exemples :
- Mettre à profit ses propres ressources culturelles en acceptant de ne pas tout savoir et en se plaçant soi-même en situation de curiosité, de recherche et de remise en question.
- S’intéresser à l’environnement culturel des élèves en étant à l’écoute de leurs réactions, de leurs références, de leurs goûts, de leurs prises de position diverses et de leurs questionnements.
- Manifester de l’ouverture en ce qui a trait à la culture d’ici et d’ailleurs, d’hier et d’aujourd’hui.
- Faire preuve de curiosité, de passion et de soif d’apprendre à l’égard des diverses manifestations de la culture et savoir transmettre ces attitudes.
- Utiliser une façon de communiquer qui rend l’objet d’apprentissage culturel intéressant, attrayant et non rebutant (se garder d’adopter une approche trop formelle).
DES STRATÉGIES D’ENSEIGNEMENT
Si l’on considère que l’intégration de la dimension culturelle en classe passe par l’exploitation de repères culturels signifiants à l’intérieur de situations d’apprentissage, il faut convenir que cela peut se faire de diverses façons, qui tiennent toujours compte cependant des éléments constitutifs du Programme de formation. En effet, il existe une multitude de stratégies d’enseignement qui permettent d’arriver à cette fin. En voici quelques exemples :
- Renforcer la rentabilité de la contribution des ressources culturelles externes en assurant un réinvestissement de celles-ci en classe dans des activités d’apprentissage, à partir de l’expérience culturelle vécue par les élèves.
- Chercher des solutions pour que l’élève soit non seulement attentif mais actif.
- Poser des questions plutôt que d’exposer un savoir culturel contenant par avance toutes les réponses.
- Favoriser la formation de comités de recherche sur des repères culturels. Exploiter les ressources culturelles de la communauté.
- Proposer une divergence de points de vue sur un même sujet chaque fois que cela est possible.
- Privilégier une mise en contexte des repères culturels en fonction des questions, des champs d’intérêt et des besoins auxquels ils correspondent ou des problèmes auxquels ils apportent une solution.
- Faire en sorte que l’élève se donne le but de découvrir ce qu’il y a d’extraordinaire dans l’ordinaire de la vie et que, pour ce faire, il explore son environnement avec un regard différent.
- Faire observer aux élèves la diversité des solutions trouvées à diverses époques relativement à des situations de vie comparables à celles auxquelles ils sont appelés à faire face.
- Amener l’élève à faire des liens entre des éléments d’ici et d’ailleurs, du présent et du passé.
- Prévoir des moments pour que les élèves partagent entre eux leurs découvertes personnelles au sujet de repères culturels non déterminés par l’enseignante ou l’enseignant.
- Varier les techniques d’intervention (analogies, remue-méninges, jeu de rôles, listes d’attributs, synonymes-antonymes, approche multisensorielle, etc.).